Les reliques (1/2)

L'origine de l'idole

Cette relique fut modelée par le département d'art de la production en Angleterre. Elle est inspirée d'une sculpture précolombienne.

Une sculpture semblable est conservée au musée précolombien Dumbarton Oaks à Washington.

Statuette précolombienne en aplite (granite à grain très fin). Hauteur : 20,2 cm, largeur : 12 cm, profondeur : 14,9 cm. Elle représente la Déesse Tlazolteotl.

Le saviez-vous ?

Tlazolteotl, c'est son nom, est une Déesse aztèque. Elle est représentée sous la forme d'une femme accouchant.

Selon les versions Tlazolteotl est tour à tour la Déesse de la lune, de l'amour charnel, de la fécondité et de la mort ! Mais aussi celle des immondices, « Mangeuse d'excréments », ou « Mangeuses d'ordures ».

Les Aztèques lui confessaient leurs fautes avant de mourir. Elle mangeait les pêchés des gens, mais on ne pouvait se confesser qu'une seule fois dans sa vie, aussi retardait-on le plus possible cette visite.

Dans son aspect sombre, elle est associée au sacrifice mortel et humain ; aussi bien qu'à la sorcellerie et à la terreur. Son nom signifie « la Déité de Saleté ».

La fin de son nom « teotl » tiré du Nahuatl signifie « de Dieu » ou « sacré ». Ce terme a été principalement utilisé pour se référer aux déités de nature. Il peut aussi se référer à quelque chose de « mystérieux, puissant, ou au surnaturel ».

Pour les histoires de famille, elle avait quatre sœurs, toutes Déesses de l'amour charnel, et elle était la mère de Cinteotl !

L'idole du film

Scène du film

À l'origine, l'idole devait être, comme son modèle, en pierre. Des essais de patine semblent accréditer cette thèse. Le résultat fut sans doute jugé pas suffisamment spectaculaire et abandonné au profit d'une version dorée.

Le saviez-vous ?

Le roman de Campbell Black nous en apprend plus sur la vraie nature de l'idole.

[…] Il progressait conscient des dards pointés sur lui, de la présence de l'Idole dont la beauté rayonnait à mesure qu'il s'en approchait, magique, fascinante, une expression énigmatique sur son visage. Étrange pensa-t-il. Six pouces de haut, deux mille ans d'âge, une constellation d'or incrusté dans un corps de pierre dont l'aspect n'avait rien de particulièrement séduisant. […]

Le saviez-vous ?

L'idole fut peinte en doré en utilisant un processus appelé styaniting. La Styanite, cette peinture bi-composant très toxique fut par la suite retirée de la vente.

Ce même procédé de dorure fut aussi utilisé pour l'Arche, ainsi que pour le robot C3PO de Star Wars et le décor du Roi Ming de Flash Gordon.

Selon l'ouvrage From Star Wars to Indiana Jones, le visage de l'idole fut conçu pour avoir une expression terrifiante et ceci afin d'intensifier le suspens pendant qu'Indiana Jones s'en approchait. Mais, en comparant l'idole du film au vrai modèle, on s'aperçoit que le département d'art n'a rien inventé ! Le changement le plus remarquable et celui de la de taille, afin qu'elle soit plus facilement manipulable.

Que vous avez de grands yeux !

Quand Spielberg a fait réaliser le story-board, il a indiqué que l'idole semblait observer l'aventurier dans sa progression. Ce qui fut fait au sens propre !

Spielberg fit réaliser une idole particulière pour les prises de vues aux studios d'Elstree… Elle avait des yeux humains qui suivaient Indy dans ses déplacements. Un mécanisme permettait de les faire bouger de gauche à droite. Pendant le plan, un technicien restait en retrait et dirigeait les yeux à l'aide d'une télécommande !

C'est vrai que le résultat est quasi subliminal à l'écran et se résume à deux plans très courts. Le résultat final fut sans doute jugé non satisfaisant et le plan écourté ?

Le saviez-vous ?

Don Bies (responsable notamment de R2-D2, archiviste, maquettiste, créateur de monstres…) : « Les deux idoles présentes dans les archives Lucasfilm sont des originaux. L'une a des yeux en verre, et l'autre pas. Elles sont toutes deux creuses et moulées en fibre de verre. Quand j'ai débuté aux archives en 1988, la version avec les yeux en verre fixes était dans un état similaire à celle de la photo du Prop Store of London. En 1993, Hata International a lancé une exposition au Japon pour exposer un grand nombre d'objets présents dans les archives. Cette exposition ne s'est pas limitée à Star Wars, elle incluait aussi Indiana Jones, Willow, Tucker… Et même Howard the Duck !

Pour cette exposition, Hata International a payé pour la restauration d'environ 200 objets.
À cette époque, beaucoup d'objets avaient été vraiment très négligés. Les deux idoles ont été restaurées après. Elles ont été décapées. Leur plaquage doré ressemblait, selon moi, à une métallisation sous vide. Les morceaux brisés ont été recollés, et l'ensemble a été poncé avec soin pour le rendre plus beau. Peut-être trop beau à mon goût.
À leur retour de restauration, elles étaient beaucoup trop propres et plus vraiment conformes à l'original.

Le livre From Star Wars to Indiana Jones, the best of Lucasfilm Archives qui a été publié était en fait le catalogue d'exposition, initialement écrit en japonais. Les deux idoles,
C-3P0 et l'Arche étaient en cours de restauration à l'époque et n'ont pas pu êtres photographiés pour le catalogue. Par conséquent, il n'existe pas de photo de 3P0 dans le livre,
il y a juste une photo de la deuxième Arche (endommagés et non-restaurée) ainsi qu'une photo d'un moulage de l'Idole peinte à la bombe dorée. Cette Idole était en fait un cadeau pour M. Hata pour le remercier de l'organisation de l'exposition.

Je peux confirmer qu'il existe bien deux versions de l'idole, mais au sujet des scènes hawaïennes le débat reste ouvert, yeux de verre ou pas ? J'ai toujours pensé que non.
À mon avis les pupilles sont juste peintes…Mais c'est juste mon avis. […] »

Version restaurée aux yeux mobiles.

Une idole originale aux yeux humains exposée au Comic Con 2009 à San Diego.

Que vous avez de grands yeux !

Combien d'idoles ?

L'énigme de l'idole.

Selon des sources officieuses, de 6 à 20 idoles furent utilisées. Certaines étant réservées pour les cascades. Bien que provenant du même moule, au moins deux modèles distincts furent utilisés :

L'idole du Temple Inca (avec ses yeux humains)

Comme le montre les photos ci-avant, elle était creuse pour y loger le mécanisme des yeux et visiblement réalisée en fibre de verre. Elle s'ouvrait en deux parties, au niveau de la ligne des cheveux. Elle fut utilisée unique pour le tournage aux studios d'Elstree, dans la scène où Indy la dérobe sur l'autel.

L'idole qui passe de Main en main...

Pour le besoin des prises (principalement des cascades aux studios d'Elstree), elle fut tirée en plusieurs exemplaires et fut utilisée par Harrison Ford, sa doublure Martin Grace et Alfred Molina (Satipo). Selon les plans, elles étaient soit en résine, soit en fibre de verre et même en mousse de styrol pour les cascades !

Certaines furent acheminées à Hawaï sur l'île de Kauaï pour le tournage des extérieurs, dont l'idole aux yeux humains fixes. Au moins l'une d'elles fut utilisée par le cascadeur Vic Armstrong (doublure de Harrison Ford). Celle que brandit Paul Freeman (Belloq), visiblement mieux finie possédait des pupilles stylisées.

Une énigme persiste pourtant…

L'idole qui figure dans le livre From Star Wars to Indiana Jones (cadeau fait à M. Hata pour le remercier de l'organisation de l'exposition japonais de 1993) n'apparaît visiblement pas dans le film ?

Les différences sont minimes :

  • La forme de sa bouche semble plus tombante,
  • Elle possède une sorte de "serre-tête" à la naissance des cheveux.

Théories

• Certaines sources parlent d'un "prop B". Personnellement, je pense qu'il s'agit plutôt d'un prototype qui fut sans doute affiné pour aboutir au prop final que l'on voit à l'écran.

• D'autres sources, toutes aussi officieuses, indiquent que l'accessoire original ayant disparu, il fut resculpté spécialement par Nelson Hall (maquettiste chez ILM) pour l'exposition LucasFilm archive de 1993 au Japon ?

Cette dernière théorie est mise à mal par l'existence d'au moins deux vidéos*, montrant les Archives de Lucasfilm, au début des années 90 et antérieures à l'exposition japonaise. On y aperçoit nettement la fameuse idole à bouche tombante…

Maintenant, en combinant ces deux théories, il est tout à fait possible que la version vue à l'écran ait disparu et que le fameux "prop B ou prototype" fut pris par défaut pour l'exposition.

*L'une de ces vidéos fut tournée par Adam Schultz un journaliste du Lucasfilm Fan Club Magazine à la fin des années 80.

• Il existe pourtant une dernière hypothèse envisageable et toute simple. Et si finalement il n'y avait qu'une seule idole, celle avec la "bouche tombante" ? Le positionnement de la caméra, la focale et l'éclairage participant à donner l'illusion d'une bouche différente ? Ça expliquerait bien des choses, notamment pourquoi toutes les idoles en circulation ont cette même bouche, y compris celle présentée au Skywalker Ranch.

Vous pouvez admirer une idole originale type "Prop B", ainsi que de nombreuses autres reliques Indiana Jones et Star Wars en visitant le Skywalker Ranch de George Lucas situé à quelques kilomètres de San Francisco.

Idoles originales en circulation

La collection Danziger (Nick Harrison) - Elstree Props

Elstree Props a vendu un certain nombre d'idoles (principalement des idoles de pré production).

Elles proviennent de la collection Danziger de Nick Harrison. Il est intéressant de noter qu'elles ont toutes la bouche tombante et le "serre-tête" à la naissance des cheveux, ce qui étaye mon intuition à propos de cette idole.

Le saviez-vous ?

Devenue par la suite Elstree Props, la société était dirigée par son fils aîné Paul.
La société familiale a été vendue à une nouvelle équipe début 2008.

Paul Harrison : « Pour Star Wars nous avons réalisé la tête de R2D2, l'armure de C3PO, le sabre laser de Luc Skywalker dans Le Retour du Jedi (tourné à la main !), la rampe d'atterrissage du Millennium Falcon, les X-Wings, et beaucoup d'autres choses encore. Pour Indiana Jones, nous avons réalisé des couteaux, des épées, le médaillon de Râ, des éléments de l'Arche, les pics de la chambre de torture ainsi que les wagonnets d'Indiana Jones et le Temple Maudit […] »

Certaines ont des traces de patine de différentes couleurs. Curieux d'en savoir plus, j'ai donc contacté la famille Harrison à propos de l'idole en ma possession.

Paul Harrison : « Bonjour, oui je pense que je me souviens de celle-ci. Elle appartenait à mon frère Nick, qui est malheureusement décédé, il y a environ 8 ans. Il a obtenu une licence de Lucasfilm pour stocker et préserver les accessoires des films au Royaume-Uni, c'est pourquoi il possédait une telle collection.

Il possédait quatre idoles, toutes avec des finitions différentes, dont celle-ci qui n'était pas peinte.
Il m'a expliqué que le département création les avait utilisées pour essayer d'obtenir l'effet doré que l'on voit dans le film. Je suis sûr que c'est l'une de celles-ci, le certificat d'authenticité est le sien, donc je suppose c'est bien la même, elle me semble d'ailleurs être suffisamment vieille.

Nick a vécu dans Danziger House, sur le site des anciens studios MGM, et je pense que les Studios Danziger ont été l'un des tout premiers studios de cinéma. Toutes les rues ont été nommées d'après des noms de studios comme "Pinewood Close", "Shepperton way" etc. c'est pourquoi il a appelé sa collection la collection Danziger. »

Autres idoles

L'Idole dans d'autres films

Cette même idole (bouche tombante) apparaît en clin d'œil dans deux films :

Spy Kids 2 : Espions en herbe
Film de Robert Rodriguez, 2002

Synopsis : Depuis le spectaculaire sauvetage de leurs parents, Carmen et Juni sont les jeunes espions les plus réputés du métier. Equipés de gadgets révolutionnaires, ils interviennent partout aussi discrètement qu'efficacement. Cette fois pourtant, ils vont se frotter à une mission d'une tout autre ampleur.

Quelque part sur une île inconnue située au milieu de l'océan, se cache un système capable de neutraliser tous les équipements électroniques de la planète. Qui a créé cette machine diabolique ? Qui la contrôle ? Et pourquoi l'île est-elle peuplée de créatures étranges et fantastiques ?

Carmen et Juni devront résoudre toutes ces énigmes avant qu'il ne soit trop tard. Rien ne sera simple, d'autant que deux autres espions en herbe sont dans la course pour les doubler…

Dans le film, l'idole n'est qu'une pièce anonyme parmi d'autres constituant un fabuleux trésor.

Le Majestic (The Majestic)
Film de Frank Darabont, 2003

Synopsis : En 1951, le scénariste Peter Appleton a rejoint les grands noms d'Hollywood. Son script de Les pirates des sables du Sahara vient d'être porté à l'écran et il se réjouit du résultat.

Cependant, Peter est accusé d'être communiste. Celui-ci n'a rien à se reprocher et ne comprend pas les accusations portées contre lui. Ivre, il roule vers une autre ville avec l'idée d'y commencer une nouvelle vie. Mais Peter est victime d'un accident de voiture. Il est transporté de toute urgence dans la petite bourgade de Lawson pour y recevoir les premiers soins. A son réveil, il ne se rappelle plus de rien. Harry Trimble, un habitant de Lawson, le voit et croit reconnaître son fils Luke, parti à la guerre quelques années plus tôt. Peter n'a aucun souvenir de Harry, mais il l'aide malgré tout à restaurer un petit cinéma de quartier laissé à l'abandon. Ce dernier s'appelle The Majestic.

L'idole apparaît dans le film intitulé Sand Pirate of the Sahara (Les pirates des sables du Sahara).

Il s'agit d'une des l'idole originale utilisée dans la scène d'ouverture du film Les Aventuriers de l'Arche Perdue. Elle fut prêtée à la production par Steven Spielberg. Elle est créditée au générique comme : « Raiders of the Lost Ark » Prop Idol Courtesy of Steven Spielberg. Elle sert à assommer un vieil archéologue.

Dernière mise à jour le 29/03/2016

Copyright © 2003 - jones-jr.com | version 4.0 | Plan du site | mravenwood @ orange .fr