Les effets spéciaux

Il n'y a pas beaucoup d'effets spéciaux dans Les aventuriers de l'Arche Perdue ?

Steven Spielberg (Réalisateur) : « Volontairement. Nous voulions de l'action, de l'action, de l'action, des personnages, des personnages, des personnages ! Pas que la technique prenne le pas. » Première N°54

Frank Marshall (Producteur) : « Richard Edlund s'est occupé de tous les effets spéciaux qui ont été réalisés par Industrial Light and Magic, alors que je me suis occupé personnellement des effets spéciaux réalisés sur le terrain. Je ne pense pas que Raiders soit un film "à effets spéciaux". En fait, il n'y a qu'une grande scène qui nécessite des effets spéciaux, ce qui n'est pas le cas de Star Wars ou Poltergeist que je suis en train de produire. » L'Écran Fantastique N°22

La scène du boulet

Steven Spielberg : « Le boulet, c'est mon idée. On lançait des idées.  : "Ce serait bien qu'un boulet suive Indy et manque de l'écraser trois ou quatre fois". Je l'avais imaginé, mais je ne pensais pas que ça rendrait si bien, jusqu'à ce que Norman Reynolds me montre le boulet. » DVD de bonus

Norman Reynolds (Chef décorateur) : « Il était enchanté et ma dit : "On pourrait allonger le parcours de 16 mètres ?" Et c'est ce qu'on a fait. » DVD de bonus

Glenn Randall JR (Coordinateur des cascades) : « Le rocher était en fibres de verre et monté sur un axe qui le faisait tourner sur lui-même. Cet axe motorisé progressait sur deux glissières dissimulées dans les parois du couloir. La chute des stalactites au plafond détournait l'attention du spectateur. Après chaque prise, il fallait réparer les dégâts et recoller de nouvelles stalactites. Par sécurité, le rocher était légèrement surélevé de manière à ce qu'Harrison puisse passer en dessous en cas de chute. Si c'était arrivé, il aurait probablement été blessé, mais il n'en serait pas mort ! Étant donné ce risque, nous avons répété avec lui toute l'action en accélérant petit à petit la vitesse du rocher, jusqu'à ce qu'il sente qu'il avait atteint sa limite personnelle de sécurité. » S.F.X. N°13

Steven Spielberg (Réalisateur) : « Celui-ci ne faisait pas tout à fait les huit tonnes qu'il semblait peser, mais atteignait tout de même les 150 kilos de fibre de verre, de bois et de plâtre. Ainsi Harrison dut échapper au rocher et le battre de vitesse dix fois. Il gagna les dix fois, au détriment des statistiques. Il a eu de la chance. Et j'ai été stupide de le laisser tenter le coup. Surtout lorsque l'on sait que c'était seulement la seconde semaine de tournage ! » Starfix N°16

Le saviez-vous ?

Dans Les Aventuriers de l'Arche Perdue, Harrison Ford avait une doublure lumière Jack Dearlove et trois doublures pour les cascades, Martin Grace, Terry Leonard et Vic Armstrong.

La poursuite en camion

Frank Marshall (Producteur) : « Cette scène a été tournée dans le Sud Tunisien, mais par une seconde équipe sous la direction de Michael D. Moore. » L'Écran Fantastique N°22

Glenn Randall JR (Coordinateur des cascades) : « Le camion avait soigneusement été préparé. Nous avions tout un système de plates-formes molletonnées accrochées à l'avant ou sur les côtés du véhicule, destinées à recevoir les cascadeurs ou Harrison Ford en cas de chute. Le caméraman prenait bien soin de filmer l'action en plaçant son cadre au ras de cette plate-forme. Lorsque Harrison se trouvait à l'avant du camion, il était en fait assis et sanglé sur une selle de vélo soudée au châssis. Il était impossible qu'il tombe.

C'est Terry Leonard qui a accompli cet exploit. Mon plus gros problème pour cette cascade était que le camion n'était pas assez haut pour laisser passer Terry et il était impossible de le surélever pour cette cascade. Cela aurait été trop visible. J'ai alors eu l'idée de creuser une immense tranchée de la largeur des épaules de Terry et profonde de 30 cm pour qu'il passe sans danger. » S.F.X. N°13

Glenn Randall JR (Coordinateur des cascades) : « L'essentiel de la poursuite a été filmé à des vitesses allant de 16 à 20 images par seconde, de manière à accélérer la vitesse des véhicules à l'image. Par ailleurs, quand on voit Harrison Ford au volant, la cabine est en fait un décor posé sur la remorque d'un autre camion. Personne ne l'a jamais remarqué ! C'est là tout l'intérêt de notre métier et toute l'illusion du cinéma… » S.F.X. N°13

Le saviez-vous ?

Cette cascade fut initiée par le cascadeur Terry Leonard.

George Lucas : « Terry Leonard avait tenté cette cascade dans The Legend of Lone Ranger (Le Justicier Solitaire), 1981. »

Steven Spielberg : « Il a dit : "J'avais essayé la cascade de Yakima Canutt avec la diligence dans Stagecoach (La chevauchée fantastique)…" »

George Lucas : « Mais ça ne s'était pas très bien passé. »

Terry Leonard : « On m'avait placé au mauvais endroit sous les chevaux. Je me suis fait piétiner, j'ai perdu prise et j'ai été projeté sur le côté. Puis la roue avant et arrière droite me sont passées sur les jambes. Il est évident que si j'y avais été la tête la première, je ne serais pas là pour en parler. »

Steven Spielberg : « Et Terry a dit : "Ça fait des années que ça me ronge. Peux-tu rajouter une cascade où je passe sous le camion ?". On doit cette cascade à Terry. » DVD de bonus

L'apocalypse finale

Le maquillage

Notre joyeux trio de méchants

Notre joyeux trio de méchants, Ils vont tous avoir leur double pour la scène de l'apocalypse finale

Dietrich

Belloq

Steven Spielberg : « La tête qui explose a été cachée par un pilier de feu car sinon, le film allait être interdit au jeune public. On a donc dû négocier un classement tous publics en mettant une large colonne de flammes qui masque l'aspect sanglant de la tête qui expose. » DVD de bonus

Toht

Pour la liquéfaction de la tête de Toht, Chris Walas superposa plusieurs couches de maquillage sensibles à la chaleur et plaça la tête devant des sèche-cheveux en accélérant la scène avec la caméra.

Les spectres

La fameuse scène des spectres volants fut réalisée par ILM à l'aide de petites marionnettes en tissu filmées en l'air devant des ventilateurs ou encore traînées par une tige dans un aquarium.

Lorne Peterson (contremaîre des maquettes) : « Steve Gawley (construction des maquettes) essaya de nombreuses solutions avec des câbles, de la soie et de la colle, mais cela ne fonctionnait pas. Puis il eut l'idée de réaliser le fantôme en soie, de le placer dans une cuve emplie d'eau et de le contrôler avec des baguettes comme une marionnette, et nous avons filmé à l'envers. La poupée aquatique fut utilisée pour former le grand cercle de fantômes dans les plans les plus longs. Et le Département Animation eut la tâche de créer la lumière tourbillonnante. »

Le spectre diabolique qui lance le carnage final n'était autre que Greta, la réceptionniste d'ILM !

Richard Edlund (superviseur des effets spéciaux) eut l'idée d'habiller une femme en haillons blancs et soyeux, de la placer sur le ventre sur un grand trapèze, puis de la filmer à l'envers en accélérant la vitesse pour donner à ses cheveux et à ses vêtements un aspect de lenteur évanescente. Les femmes n'étant pas nombreuses à ILM à cette époque, Richard Edlund persuada la réceptionniste d'incarner le fantôme sur le trapèze.

Lorne Peterson (contremaîre des maquettes) : « Nous avons habillé Greta, elle s'est installée sur le trapèze qui touchait presque la caméra, celle-ci étant installée par terre et orientée vers le haut à un angle de 45°.

La barre était tirée au maximum puis, relâchée. Greta partait en arrière ce qui faisait voltiger la soie de ses vêtements et ses cheveux vers la caméra. Nous avons ensuite répété le mouvement avec un crâne accroché à la barre et avons effectué un volet de transition permettant de lier les deux plans : le crâne paraissait ainsi brûler le visage et se frayer un chemin au travers. Une des choses qui me rendent aujourd'hui toujours fou, c'est qu'une perche noire se trouvait derrière le crâne, et je la remarque à chaque fois ! »

Chose très surprenante, le public est toujours convaincu que l'Arche a libéré des milliards de fantômes. »

Lorne Peterson (contremaîre des maquettes) : « Nous n'avions qu'une femme sur un trapèze et un fantôme dans une cuve. Nous avons dû réaliser de nombreuses couches pour créer ces plans, mais ils sont réussis. » Lucasfilm Magazine N°44

Fond bleu et incrustations

Frank Marshall (Producteur) : « Nous avons d'abord dessiné tous les effets spéciaux sur story-board afin d'économiser notre argent. La dernière séquence, celle où les fantômes apparaissent et où les Nazis sont détruits par le pouvoir de l'Arche a été très méticuleusement préparée sur story-boards. Les prises d'Indy et de Marion attachés ensemble au poteau ont été faites en Angleterre devant un écran bleu de façon à ce que les responsables des effets spéciaux puissent créer les nuages derrière et ensuite les ajouter (Gary Platek était en charge des effets de nuages). » L'Écran Fantastique N°22

Richard Edlund (superviseur des effets spéciaux) : « Après d'innombrables prises manquées où Harrison criait : "Marion, ne regarde pas !", nous avons enregistré une prise splendide, qui restera vraisemblablement inédite, où il clamait : "Oh, et puis merde, Marion ! Vas-y, regarde, qu'on en finisse ! » Lucasfilm Magazine N°44

Les effets de nuages

Frank Marshall (Producteur) : « La scène de l'ouverture de l'Arche a été tournée en Tunisie. Un matte painting (peinture sur verre) donnait l'illusion d'une perspective et l'on a ajouté tous les effets optiques, les fantômes, le feu, etc. Nous avons aussi eu recours à des effets optiques pour la scène de la découverte de la grande maquette de la cité par Indy, notamment lorsqu'il trouve l'endroit où se trouve Le Puits des Âmes et pour faire les nuages et les éclairs qui les entourent quand ils creusent. » L'Écran Fantastique N°22

Paul Freeman (René Belloq) : « Le problème pour les acteurs dans cette séquence finale, comme nous n'étions pas habitués à cette technique de tournage sur fond bleu, c'est qu'on devait tout nous dire. » DVD de bonus

Karen Allen (Marion Ravenhood) : « C'était la première fois que je jouais dans "le vide". Il y avait Steven à côté de moi qui disait : "La tête explose. Tu vois quelque chose sortir." Depuis, évidemment je l'ai fait dans quantité de films. » DVD de bonus

Les éclairs divins

Lorsque Richard Edlund eut l'idée des rayons incendiaires jaillissants de l'Arche en brûlant les soldats Nazis, Lorne Peterson prit sa voiture pour se rendre dans son magasin de surplus préféré de Los Angeles et y acheter un stock de chemises militaires. Richard Edlund savait qu'ils allaient avoir besoin d'un grand nombre de chemises.

Lorne Peterson (contremaîre des maquettes) : « Pour créer ce trucage des éclairs de feu perforant les Nazis, j'ai installé des harnais avec de grandes ampoules de flash que j'avais mises à nu, et que les acteurs portaient à l'intérieur de leur chemise. […] Nous élimions les chemises de sorte que, quand les ampoules s'allumaient, elles brûlaient littéralement à travers. Ces ampoules de flash étaient extrêmement brillantes et brûlantes ! Nous avons donc ajouté, une terrible idée (!), un coussin d'amiante pour ne pas blesser le dos des acteurs. Nous avons ensuite intégré un projecteur à quartz pour illuminer leurs visages, et chaque type avait un interrupteur dans sa manche pour déclencher son propre dispositif. […] Les Nazis portaient aussi de petites lunettes à monture fine et métallique recouvertes de bande réfléchissante. Ainsi, on aurait dit que leurs yeux brûlaient. »

À l'origine, une fois les Nazis anéantis par l'Arche, leurs corps étaient supposés s'envoler.
Lorne Peterson employa une technique des plus simple : des poupées Kenner Han Solo de 30 cm habillées avec des uniformes allemands furent enflammées.

Lorne Peterson (contremaîre des maquettes) : « Nous étions environ six et nous tenions chacun deux ou trois poupées dans chaque main, imbibées de kérosène, avec quelqu'un prêt à les enflammer. […] Nous les lancions ensuite en l'air en visant un point précis pour qu'elles retombent en direction de la caméra située au sol, cadrant en contre-plongée et qui filmait à travers le trou d'un filet. Nous avons utilisé des plans vraiment très courts, et ça a fonctionné. » Lucasfilm Magazine N°44

Dernière mise à jour le 28/05/2012

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